#RiseUpDiaspora Paris - Adama NDIAYE

(PresseAfrica)

Adama NDIAYE, créatrice de la Dakar Fashion Week, primée par le Club Efficience : « Pour réussir, il n’y a pas d’autre secret que le travail acharné ». Primée ce samedi 25 janvier lors de la soirée de Gala parisienne du week-end #RiseUpDiaspora du Club Efficience, dont elle était l’une des grandes vedettes, Adama NDIAYE, styliste franco-sénégalaise bien connue, fondatrice de la Dakar Fashion Week et de la marque Adama Paris, nous livre avec enthousiasme les secrets de sa réussite. Entretien exclusif.

Propos recueillis par Bruno FANUCCHI, AfricaPresse.Paris

@PresseAfrica

 

Qu’est-ce qui a motivé votre présence, ce soir à Paris, à cet événement de la diaspora africaine ?

Adama NDIAYE – C’est pour moi important d’être là parce que je fais partie de cette diaspora que le Club Efficience est en train de mettre en avant. C’était donc important de soutenir ce combat. C’est ma première participation à cette soirée de Gala, dont j’avais entendu parler depuis longtemps, mais à laquelle je n’avais jamais eu l’occasion de prendre part car je vis et travaille davantage sur le Continent.

Je suis très contente d’être là et, de surcroît, très fière d’avoir été primée dans cette soirée. C’est pour moi un grand honneur. D’autant plus que, dans la salle, je connaissais beaucoup des personnalités présentes comme Rokhaya ou Imany... toutes ces grandes Dames et ces Messieurs qui se mobilisent pour faire évoluer ici les mentalités et stimuler le développement en Afrique, où il y a tant de talents. Ce sont, comme vous le dites, mes fans, mais – moi aussi – je suis fan d’eux et d’elles. C’est une très belle rencontre et un événement à plébisciter.

 

Vous avez participé ce samedi à un talk show consacré au « boom des designers africains ». Quel a été votre message ?

Adama NDIAYE – C’est cela qui est bien dans ce genre d’événement. Ce n’est pas qu’une soirée de gala et de la musique, même avec Manu Dibango, mais il y a aussi des panels et des discussions de fond. 

De nombreux jeunes gens sont venus y participer toute la journée et écouter nos parcours. Savoir comment on a réussi, mais aussi comment on a échoué et tiré profit de nos échecs ou revers. Car on doit bien faire comprendre aux jeunes que, si l’on a réussi et que l’on est aujourd’hui pour eux une image inspirante d’une belle réussite professionnelle, on est aussi passé par mille difficultés et qu’on ne peut avoir tout, tout de suite.

C’est donc très utile qu’un grand rendez-vous comme celui-ci s’accompagne aussi de talks qui nous permettent de parler en profondeur de choses sérieuses qui nous tiennent à cœur.

« Le challenge en Afrique, c’est de faire des choses pérennes »

Quel est le secret de votre réussite personnelle ?

Adama NDIAYE – C’est un long travail. La Dakar Fashion Week, cela fait dix-sept ans et la Black Fashion Week, qui est devenue la Black Fashion Xperience, cela fait déjà sept ans. C’est un travail de longue haleine qui ne rapporte pas tout de suite, même si le succès est au rendez-vous. 

Il en va de même de la télé que l’on a créée, Fashion Africa Channel, cela fait maintenant cinq ans. Rome ne s’est pas faite en un seul jour !

C’est un enseignement qu’il faut, là encore, que les jeunes générations ayant soif de succès et de reconnaissance dans les différents milieux de la mode ou de l’innovation, intègrent, même s’il y a le foisonnement des réseaux sociaux, même si c’est la mode du digital et que l’on est tous bling-bling. Il est toujours nécessaire de s’assurer de travailler sur le fond pour que la forme puisse être jolie.

 

Mais il y a peut-être un modèle économique pour réussir toutes ces Fashion Week ?

Adama NDIAYE – À vrai dire, il n’y a pas d’autre secret que le travail assidu et acharné. C’est un investissement personnel. En ce qui me concerne, on a su construire et organiser avec le temps une « brand », une marque. 

La Dakar Fashion Week, ce n’est pas qu’une ligne de vêtements, c’est une véritable marque pour laquelle on fait de la pub, de la com’ et d’année en année des stratégies, pour s’améliorer et essayer d’aller plus haut, plus vite et surtout plus fort.

C’est une marque qui se construit finalement comme n’importe quelle marque de voitures ou de vêtements, mais avec le challenge particulier que nous avons en Afrique pour faire des choses pérennes. Ce n’est jamais gagné. 

En juin dernier, lors de notre XVIIe édition parrainée par Youssou N’Dour, une trentaine de créateurs venant de quatorze pays d’Afrique – mais aussi de France et des Etats-Unis – ont défilé pendant trois jours dans la capitale sénégalaise en y attirant les médias, les acheteurs et les amoureux de la mode.

 

Peut-on donner la date de la prochaine Dakar Fashion Week ?

Adama NDIAYE – Bien évidemment. Elle se déroulera du 10 au 14 juin à Dakar, pendant la Biennale de Dakar ou Dak’Art, consacrée à l’art africain contemporain. Je vous y donne rendez-vous.